samedi 30 décembre 2017

SAMEDI 30 SEPTEMBRE - Jardins de l'Evêché et Souterrains de la Règle

Compte tenu du petit nombre d’adhérents inscrits, cette sortie a été ouverte à un public élargi afin de pouvoir constituer un groupe et ainsi bénéficier d’une visite guidée par une personne du service municipal des Espaces Verts de Limoges.
Louise Sauvé – jardinière-animatrice a retracé l’historique des jardins et nous a accompagnés durant 2 heures. Nous la remercions pour le partage de ses connaissances, sa disponibilité et sa gentillesse.



Un peu d’histoire donc :
Le jardin est initialement une propriété privée ecclésiastique, dépendance de l'Evêché de Limoges. En 1888, la majeure partie du jardin est mise à disposition du public. Après la loi de séparation de
l’Église et de l'État, le jardin est acquis par la Ville qui l'ouvre à la visite libre dès 1911. Endommagé par la présence de baraquements de l'armée pendant la Première Guerre mondiale, le site est une première fois restauré dans les années 1920, puis plus activement en 1976.





D'une superficie totale d'environ 5 hectares, les jardins de l'Évêché sont le plus grand espace vert du centre-ville de Limoges, accolés à la cathédrale Saint-Étienne et surtout à l'ancien évêché de la ville, désormais musée municipal des Beaux-Arts. Ils sont divisés en un jardin à la française, jardin public typique composé de bassins et de haies d'arbres et un vaste jardin botanique, lui-même divisé en trois espaces : jardin systématique, jardin à thèmes et jardin des milieux naturels régionaux.
Propriété de la Ville de Limoges depuis 1910, il est géré et entretenu par le service municipal des Espaces Verts.

·        Le Jardin botanique : Il a été créé dans les années 1950 pour servir de lieu d'observation aux étudiants de la faculté de pharmacie.


        




       
·        Le jardin historique (ou systématique) : C'est la partie la plus ancienne du jardin, riche de
1 500 espèces végétales, réparties en parterres et rocailles. Elle jouxte la chapelle de l'ancienne Abbaye Sainte-Marie de la Règle.

Le Jardin à thèmes (ou pratique) : Situé sur  la terrasse intermédiaire, on y trouve, en rangées, plantes médicinales, plantes dites industrielles, aromatiques, alimentaires, colorantes, et un espace réservé aux plantes protégées du Limousin.

·        Le Jardin écologique : Situé en contrebas de la chapelle, sur le site de l'ancien monastère des Bénédictines, tout près de la Cité des métiers et des arts de Limoges, il se caractérise par une reconstitution de milieux naturels régionaux (chênaie et charmaie, hêtraie, lande à bruyères, zone humide, tourbière). Il est agrémenté d'un kiosque. C'est par ce jardin que s'effectue l'accès aux souterrains de l'abbaye de la Règle.

·        Le Jardin à la Française : il est divisé en trois : un espace autour d'un bassin et de jeux d'eau ayant un accès sur la rue de la Cathédrale, une grande esplanade agrémentée d'un bassin et d'un bosquet de tilleuls devant le musée des Beaux-Arts, et un jardin typiquement à la française (symétrie et dessins géométriques).

En 2014, un pollinarium a été mis en place sur des terrasses en contrebas du jardin botanique. La période de test a duré 2 ans et en mai 2016, il a été reconnu officiellement fiable. 19 espèces allergisantes, représentatives des espèces présentes en Haute-Vienne ont été prélevées dans un rayon de 25 km autour de Limoges. Il s’agit d’observer quotidiennement les plantes afin de détecter le début et la fin d’émission de pollen et de transmettre ces informations aux particuliers et allergologues inscrits au réseau Alerte pollens. Ils peuvent ainsi mettre en place les traitements avant l’apparition des premiers symptômes.

Une visite très enrichissante tant sur le plan historique que botanique. Seule ombre au tableau et ce, malgré la bonne volonté et le travail quotidien du personnel municipal des Espaces Verts, les jardins de l’Evêché sont victimes de leur libre fréquentation de jour comme de nuit et les incivilités n’épargnent pas ce lieu d’exception. C’est ainsi que des détritus, bouteilles d’alcool et autres déchets jonchent les plates-bandes, que les étiquettes portant le nom des plantes sont arrachées, déplacées ou détériorées ne permettant plus l’identification des végétaux. C’est attristant autant pour les gens qui travaillent avec passion dans ce lieu que pour les nombreux visiteurs.

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Eric Boutaud, guide-conférencier à l’Office de Tourisme de Limoges a pris le relais de Louise Sauvé et nous a rejoints sur le parvis de la cathédrale Saint Etienne pour nous faire découvrir les souterrains de la Règle.





Deux belles portes sculptées en bois ferment le portail St Jean, dont les scènes retracent la vie et le martyr des saints locaux Etienne, Martial et Valérie




C’est la Règle de Saint-Benoît suivie par les religieuses habitant l’ancienne abbaye qui a laissé son nom au domaine religieux à l’époque et aujourd’hui à ces souterrains.





L’origine de ces caves remonte au Moyen-âge lorsque la ville se développe vers le Xe siècle. Il y a alors de moins en moins de place pour stocker les réserves alimentaires et la population se met à creuser en sous-sol. On peut observer des caves creusées et des caves bâties en pierre de taille avec des plafonds voûtés.


silo à grain
Au cours des siècles, les caves et galeries se sont superposées. On estime entre 40 et 80 km la superficie des galeries qui parcourent le sous-sol de Limoges. La plupart de ces caves étant privées il est difficile d’évaluer avec précision leur étendue.
Et si l’histoire des caves remonte au Moyen-âge, elles se situent souvent au-dessus d’aqueducs dont la création date parfois de l’Antiquité. Toute la ville de Limoges est parcourue par un réseau d’aqueducs souterrains qui l’ont alimentée en eau jusqu’au XIXe siècle.

Une visite très vivante grâce à la passion communicative de notre guide. Un site riche d’histoire et de légendes qu’il faut visiter et faire connaître au plus grand nombre.


Sources : wikipedia – article de Solène de Larquier – France Bleu Limousin

jeudi 16 novembre 2017

DIMANCHE 16 JUILLET - Village de Clédat

Nous avons répondu à l’invitation d’Yves Ragougneau et nous sommes rendus à Clédat le 16 juillet pour la fête des roses.

La fête des roses n’a rien à voir avec une fête des plantes. Il s’agit d’une animation créée dans ce pittoresque petit village de Corrèze situé au cœur du plateau de Millevaches sur la commune de Grandsaigne. Perdu au milieu des bois, on y accède par une piste forestière.

rose offerte à la billeterie
Ce jour-là sont réunis des exposants : artisans, écrivains, libraires, producteurs de pays et sont proposées des animations : exposition de photos et de maquettes, groupe folklorique, musiciens et chanteurs, jeux traditionnels en bois, etc.

Le but de cette fête est de faire revivre ce village l’espace d’une journée et de collecter des fonds  afin de poursuivre la rénovation et l’entretien des bâtiments.

Pour retrouver l’histoire de ce petit village voici le lien vers la plaquette de l’Office de Tourisme.

Arrivés en fin de matinée sur le site, après quelques errements dans la campagne à la recherche dudit village, nous avons été accueillis par Yves Ragougneau qui nous avait fait l’amitié de venir nous voir lors de notre fête en septembre 2016 à Chauffailles.

Sur ses conseils nous avons fait un  petit circuit à pied dans la forêt de Larfeuil avant de nous retrouver pour un pique-nique près du gros rocher surplombant la vallée de la Corrèze.






L’après-midi était consacré à la visite du village et aux différentes animations proposées. 






















Sur la route du retour, petit arrêt minute dans le village de Saint-Augustin. Visite de son église et contemplation des deux vénérables ormes de la place du village épargnés par la graphiose.







mercredi 16 août 2017

DIMANCHE 11 JUIN - VOYAGE DANS LE CHER


Tout petit effectif pour cette magnifique sortie (10 personnes en tout dont 8 adhérents). C'était loin, mais c'était bien ! ...

Nous avons retrouvé Adrien qui était sur place avec sa maman qui habite à quelques kilomètres de Maisonnais et par là même du Prieuré Notre Dame d'Orsan, lieu de notre premier rendez-vous.

L'histoire du lieu :

Le prieuré d'Orsan a été fondé en 1107 par Robert d'Arbrissel (fondateur de l'abbaye et de l'Ordre de Fontevraud). Si le prieuré a échappé à la guerre de Cent Ans, il n'a pas résisté aux guerres de religion et en 1569, les bâtiments sont pillés et brûlés. Dès 1596, Eléonore de Bourbon, abbesse de Fontevraud oeuvre à la reconstruction des bâtiments qui s'achèveront au XVIIIe siècle. Après l'achat en Bien National durant la Révolution, l'irréparable arrive en 1860 avec la vente en carrière de pierre des deux cloîtres, de la basilique consacrée en 1123, des bâtiments monastiques, des neufs tours et du mur d'enceinte de plusieurs milliers de mètres de long.

Dix pour cent de la superficie bâtie subsiste encore et Orsan devient alors une ferme sur laquelle vivent de nombreuses familles avant de s'endormir profondément au milieu du XXe.

En 1990, lors du rachat par deux architectes, Sonia Lesot et Patrice Taravella, il ne reste que quatre bâtiments massifs du corps de ferme et quarante hectares de bois et prairies alentour.

Les jardins ne sont pas faits à l'identique puisqu'il ne restait aucun plan de l'époque mais le but des architectes était d'évoquer des jardins monastiques médiévaux. Un travail colossal des propriétaires et des jardiniers, dont le renommé Gilles Guillot, chef jardinier (dont vous pouvez trouver des interviews sur la toile) permet l'ouverture au public dès 1994. Les bâtiments sont alors aménagés et ouverts au public en 1998 : une boutique-librairie, puis un restaurant salon de thé et enfin en 2001, 6 chambres d'hôtes.

Sources : 
- Sonia Lesot - "Orsan Des jardins d'inspiration monastique médiévale - Editions Gaud 2003
- Fabrice Moineau - Notre Dame d'Orsan - Gallimard - Collection Carrés de jardin - 2005


Tout récemment la propriété a été vendue à Gareth Casey, anglais et créateur de mode et Cyrille Pearon, berrichon, directeur du Service de la Jeunesse du Sport et de la Culture à la mairie de Déols dans l'Indre. Leur projet commun consiste à proposer un lieu de visite et de création, des jardins ouverts et partagés, des expositions, des animations pédagogiques sur le thème du respect de la nature.

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Au Moyen-Age, les jardins de monastère devaient nourrir le corps et l'esprit.
A Orsan, plantes utilitaires et symboliques se mêlent harmonieusement dans un ensemble de jardins clos.







petit pas de danse improvisé pour Séverine et Isabelle sur une pelouse moelleuse à souhait ! ...










support à tomates

Le jardin de Marie : la roseraie d'Orsan est blanche, rose et jaune. Elle représente le Jardin Clos, l'Hortus conclusus, jardin secret décrit dans le Cantique des Cantiques. Deux chambres sont composées de rosiers anciens, grimpant le long d'ogives de châtaigniers. Ce clocher de bois en constitue l'entrée.


Le verger de pommiers


Dans le labyrinthe de fruitiers palissés, des rhubarbes en paniers



support à framboisiers




abris pour perce-oreille

ensachage des fruits



épouvantails géants dans le potager





la fontaine

Le parterre : conçu comme élément de cohésion entre les bâtiments, il est au carrefour des axes fondateurs du plan d'ensemble des jardins. On y trouve des céréales et du sarrasin



Après un petit pique-nique bien sympathique dans une aire aménagée d’un charmant petit village,




direction Ainay le Vieil pour la visite de son château et de ses jardins. Initialement, nous avions prévu de visiter la maison de George Sand à Nohant… Histoire de faire un petit circuit dans cette belle région, nous avons changé notre itinéraire.
Improvisation donc pour la visite du petit Carcassonne en Berry et nul regret autant pour la visite du château que des superbes jardins et du parc paysager qui l’entourent.

La forteresse
 Construit sur un château plus ancien, le château d’Ainay le Vieil est l’une des forteresses féodales du 14e siècle les mieux conservées du Centre de la France. Sa vaste enceinte octogonale qui renferme un corps de logis Renaissance est entourée de douves et située dans un parc paysager de 7 hectares.




Logis Renaissance




pavillon XVIIe dit de la Grainetière

pavillon XVIIe dit de la Volière
C’est au 16ème siècle que les châteaux s’ouvrent sur le monde extérieur et que les jardins sont créés. L’eau qui jouait un rôle défensif (douves) joue dorénavant un rôle d’agrément. Des canaux bordés d’allées plantées d’arbres sont créés. A Ainay il existe un remarquable système hydraulique qui permet par le jeu des déversoirs successifs d’alimenter les canaux, les douves, le canal de dérivation du moulin et le lavoir du village. Un jeu de pelles régularise le débit de bout en bout.

douves du château fort - magnifique cyprès chauve et ses pneumatophores 

Cette présence permanente de l’eau était une bénédiction le jour de notre visite où la chaleur était accablante

A partir de 1985, des jardins à thèmes ont été créés à la place des jardins disparus :
Le jardin des poètes : Une structure de charmes entoure ce jardin planté de rosiers et de buis. L’allée passant sous les arcades et bordée de vivaces mène à des chambres de verdure. Parsemés dans la végétation, des poèmes évoquent l’amour, la nature et le temps qui passe.
La Roseraie : Encadrée par les pavillons 17ème et bordée par les Canaux et le Canal de dérivation du moulin, elle présente une belle collection de roses anciennes.

Rosier Mermaid à l'entrée de la roseraie

Le Carré de l’Ile : Etendue de plus d’un hectare et entourée d’eau, c’est un élément caractéristique du jardin d’eau du 16ème siècle. On pouvait y trouver des carreaux de fleurs et de buis, des prés abrités par des charmes taillés ou par un potager. A Ainay, un potager a existé jusque vers 1960. Actuellement, le Grand Carré dans l’île a une structure de charme taillés en palissade, bordant entièrement les canaux et au centre, une allée palissadée ponctuée d’ifs qui mène aux chartreuses.
Les chartreuses sont des structures architecturales qui dateraient du XVIIème siècle dont les murs, d’une hauteur de 4 m environ étaient conçus pour créer une succession de microclimats permettant d’étaler dans le temps les productions de fruits. Blottis dans ces chartreuses cinq jardins évoquent l’évolution de l’art des jardins en France, passant d’un jardin à l’autre, on passe d’une époque à une autre…




-        Le jardin bouquetier : le long du canal à l’ombre d’un cyprès chauve c’est une longue plate-bande rectangulaire composée de plantes vivaces à floraison échelonnée, des annuelles et des arbustes les complètent. 


-        Le verger sculpté : poiriers et pommiers sont palissés et taillés suivant différentes techniques mises au point par la Quintinie au Potager du Roi à Versailles. Il s’agit de formes fruitières dont la structure parfaitement équilibrée et la végétation réduite laissent passer la lumière, permettant à la sève de nourrir tous les fruits qui seront plus gros et plus colorés.










-        Le jardin de méditation : enclos d’osier vivant tressé qui entoure une maison en if et son jardin fait de parterre de buis et de germandrée (utilisée au Moyen-Age avant l’apparition du buis).



-        Le Cloître des simples : les plantes médicinales, condimentaires, tinctoriales et mellifères sont disposées en carreaux entourés de rosiers, vivaces et arbustes et des bancs en châtaignier sont disposés en certains endroits pour pouvoir profiter des différentes senteurs.

Le parterre de broderies : Cette chartreuse évoque la grande époque des jardins à la Française qui atteignit son apogée au XVIIème siècle sous l’impulsion de Le Nôtre. Buis taillés reproduisant des fleurs de lys, treillages, statue de Pomone et roses blanches sont les ingrédients de ce jardin de fête.




Les chartreuses



Ces jardins sont classés Monuments Historiques et Jardins Remarquables.

Source : plaquette remise aux visiteurs à la Billeterie

La chaleur écrasante et la lumière très vive n’ont hélas pas permis de faire des photos à la hauteur de la beauté du site. Si vous avez l’occasion de vous rendre en mai ou juin dans le secteur, faites cette visite, vous ne serez pas déçus.

Nous reviendrons une autre fois pour visiter la maison de George Sand et découvrir d'autres villages ou jardins de cette belle région.