mercredi 16 août 2017

DIMANCHE 11 JUIN - VOYAGE DANS LE CHER


Tout petit effectif pour cette magnifique sortie (10 personnes en tout dont 8 adhérents). C'était loin, mais c'était bien ! ...

Nous avons retrouvé Adrien qui était sur place avec sa maman qui habite à quelques kilomètres de Maisonnais et par là même du Prieuré Notre Dame d'Orsan, lieu de notre premier rendez-vous.

L'histoire du lieu :

Le prieuré d'Orsan a été fondé en 1107 par Robert d'Arbrissel (fondateur de l'abbaye et de l'Ordre de Fontevraud). Si le prieuré a échappé à la guerre de Cent Ans, il n'a pas résisté aux guerres de religion et en 1569, les bâtiments sont pillés et brûlés. Dès 1596, Eléonore de Bourbon, abbesse de Fontevraud oeuvre à la reconstruction des bâtiments qui s'achèveront au XVIIIe siècle. Après l'achat en Bien National durant la Révolution, l'irréparable arrive en 1860 avec la vente en carrière de pierre des deux cloîtres, de la basilique consacrée en 1123, des bâtiments monastiques, des neufs tours et du mur d'enceinte de plusieurs milliers de mètres de long.

Dix pour cent de la superficie bâtie subsiste encore et Orsan devient alors une ferme sur laquelle vivent de nombreuses familles avant de s'endormir profondément au milieu du XXe.

En 1990, lors du rachat par deux architectes, Sonia Lesot et Patrice Taravella, il ne reste que quatre bâtiments massifs du corps de ferme et quarante hectares de bois et prairies alentour.

Les jardins ne sont pas faits à l'identique puisqu'il ne restait aucun plan de l'époque mais le but des architectes était d'évoquer des jardins monastiques médiévaux. Un travail colossal des propriétaires et des jardiniers, dont le renommé Gilles Guillot, chef jardinier (dont vous pouvez trouver des interviews sur la toile) permet l'ouverture au public dès 1994. Les bâtiments sont alors aménagés et ouverts au public en 1998 : une boutique-librairie, puis un restaurant salon de thé et enfin en 2001, 6 chambres d'hôtes.

Sources : 
- Sonia Lesot - "Orsan Des jardins d'inspiration monastique médiévale - Editions Gaud 2003
- Fabrice Moineau - Notre Dame d'Orsan - Gallimard - Collection Carrés de jardin - 2005


Tout récemment la propriété a été vendue à Gareth Casey, anglais et créateur de mode et Cyrille Pearon, berrichon, directeur du Service de la Jeunesse du Sport et de la Culture à la mairie de Déols dans l'Indre. Leur projet commun consiste à proposer un lieu de visite et de création, des jardins ouverts et partagés, des expositions, des animations pédagogiques sur le thème du respect de la nature.

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Au Moyen-Age, les jardins de monastère devaient nourrir le corps et l'esprit.
A Orsan, plantes utilitaires et symboliques se mêlent harmonieusement dans un ensemble de jardins clos.







petit pas de danse improvisé pour Séverine et Isabelle sur une pelouse moelleuse à souhait ! ...










support à tomates

Le jardin de Marie : la roseraie d'Orsan est blanche, rose et jaune. Elle représente le Jardin Clos, l'Hortus conclusus, jardin secret décrit dans le Cantique des Cantiques. Deux chambres sont composées de rosiers anciens, grimpant le long d'ogives de châtaigniers. Ce clocher de bois en constitue l'entrée.


Le verger de pommiers


Dans le labyrinthe de fruitiers palissés, des rhubarbes en paniers



support à framboisiers




abris pour perce-oreille

ensachage des fruits



épouvantails géants dans le potager





la fontaine

Le parterre : conçu comme élément de cohésion entre les bâtiments, il est au carrefour des axes fondateurs du plan d'ensemble des jardins. On y trouve des céréales et du sarrasin



Après un petit pique-nique bien sympathique dans une aire aménagée d’un charmant petit village,




direction Ainay le Vieil pour la visite de son château et de ses jardins. Initialement, nous avions prévu de visiter la maison de George Sand à Nohant… Histoire de faire un petit circuit dans cette belle région, nous avons changé notre itinéraire.
Improvisation donc pour la visite du petit Carcassonne en Berry et nul regret autant pour la visite du château que des superbes jardins et du parc paysager qui l’entourent.

La forteresse
 Construit sur un château plus ancien, le château d’Ainay le Vieil est l’une des forteresses féodales du 14e siècle les mieux conservées du Centre de la France. Sa vaste enceinte octogonale qui renferme un corps de logis Renaissance est entourée de douves et située dans un parc paysager de 7 hectares.




Logis Renaissance




pavillon XVIIe dit de la Grainetière

pavillon XVIIe dit de la Volière
C’est au 16ème siècle que les châteaux s’ouvrent sur le monde extérieur et que les jardins sont créés. L’eau qui jouait un rôle défensif (douves) joue dorénavant un rôle d’agrément. Des canaux bordés d’allées plantées d’arbres sont créés. A Ainay il existe un remarquable système hydraulique qui permet par le jeu des déversoirs successifs d’alimenter les canaux, les douves, le canal de dérivation du moulin et le lavoir du village. Un jeu de pelles régularise le débit de bout en bout.

douves du château fort - magnifique cyprès chauve et ses pneumatophores 

Cette présence permanente de l’eau était une bénédiction le jour de notre visite où la chaleur était accablante

A partir de 1985, des jardins à thèmes ont été créés à la place des jardins disparus :
Le jardin des poètes : Une structure de charmes entoure ce jardin planté de rosiers et de buis. L’allée passant sous les arcades et bordée de vivaces mène à des chambres de verdure. Parsemés dans la végétation, des poèmes évoquent l’amour, la nature et le temps qui passe.
La Roseraie : Encadrée par les pavillons 17ème et bordée par les Canaux et le Canal de dérivation du moulin, elle présente une belle collection de roses anciennes.

Rosier Mermaid à l'entrée de la roseraie

Le Carré de l’Ile : Etendue de plus d’un hectare et entourée d’eau, c’est un élément caractéristique du jardin d’eau du 16ème siècle. On pouvait y trouver des carreaux de fleurs et de buis, des prés abrités par des charmes taillés ou par un potager. A Ainay, un potager a existé jusque vers 1960. Actuellement, le Grand Carré dans l’île a une structure de charme taillés en palissade, bordant entièrement les canaux et au centre, une allée palissadée ponctuée d’ifs qui mène aux chartreuses.
Les chartreuses sont des structures architecturales qui dateraient du XVIIème siècle dont les murs, d’une hauteur de 4 m environ étaient conçus pour créer une succession de microclimats permettant d’étaler dans le temps les productions de fruits. Blottis dans ces chartreuses cinq jardins évoquent l’évolution de l’art des jardins en France, passant d’un jardin à l’autre, on passe d’une époque à une autre…




-        Le jardin bouquetier : le long du canal à l’ombre d’un cyprès chauve c’est une longue plate-bande rectangulaire composée de plantes vivaces à floraison échelonnée, des annuelles et des arbustes les complètent. 


-        Le verger sculpté : poiriers et pommiers sont palissés et taillés suivant différentes techniques mises au point par la Quintinie au Potager du Roi à Versailles. Il s’agit de formes fruitières dont la structure parfaitement équilibrée et la végétation réduite laissent passer la lumière, permettant à la sève de nourrir tous les fruits qui seront plus gros et plus colorés.










-        Le jardin de méditation : enclos d’osier vivant tressé qui entoure une maison en if et son jardin fait de parterre de buis et de germandrée (utilisée au Moyen-Age avant l’apparition du buis).



-        Le Cloître des simples : les plantes médicinales, condimentaires, tinctoriales et mellifères sont disposées en carreaux entourés de rosiers, vivaces et arbustes et des bancs en châtaignier sont disposés en certains endroits pour pouvoir profiter des différentes senteurs.

Le parterre de broderies : Cette chartreuse évoque la grande époque des jardins à la Française qui atteignit son apogée au XVIIème siècle sous l’impulsion de Le Nôtre. Buis taillés reproduisant des fleurs de lys, treillages, statue de Pomone et roses blanches sont les ingrédients de ce jardin de fête.




Les chartreuses



Ces jardins sont classés Monuments Historiques et Jardins Remarquables.

Source : plaquette remise aux visiteurs à la Billeterie

La chaleur écrasante et la lumière très vive n’ont hélas pas permis de faire des photos à la hauteur de la beauté du site. Si vous avez l’occasion de vous rendre en mai ou juin dans le secteur, faites cette visite, vous ne serez pas déçus.

Nous reviendrons une autre fois pour visiter la maison de George Sand et découvrir d'autres villages ou jardins de cette belle région.